Fermeture 2023 : avec la fédération de Savoie

L’envie nous a pris de passer la fermeture avec les agents d’une fédération de pêche. Les suivre une journée dans leur métier, découvrir le territoire tel qu’ils le connaissent, discuter de la réalité du terrain, rencontrer les pêcheurs et en prendre plein les yeux. Cette fédé, c’est celle de Savoie, où Fabrice et Jules vont arpenter l’Isère dans son cours moyen, et quelques affluents, pour une journée de contrôle.

Les pêcheurs sont peu nombreux au petit matin, ce qui est presque rare pour un samedi de fermeture. Ici, en Savoie, la fermeture se fait trois semaines plus tard que dans la plupart des autres départements. C’est une spécificité des départements dont une partie de leur territoire est situé en haute montagne, comme pour compenser les débuts de saison encore froids, et les rivières printanières gonflées par la fonte des neiges (quand les saisons avaient encore un sens…). Pour dire que l’arrière-saison savoyarde est convoitée par les pêcheurs voisins. Ceux-ci n’ont pas besoin de carte supplémentaire pour aller sur l’Isère, qui, faisant partie du Domaine Public Fluvial, est accessible de droit à tout adhérent d’une association de pêche (AAPPMA).

D’Albertville à Moutier, nous faisons des sauts de puces, de ponts en parkings, cherchant les pêcheurs, ou d’abord leur voiture. Nous en croisons, tous en règles, certains contents de la présence de la fédération au bord de l’eau. Leurre, nymphe, toc, toc nymphe, vairon, tout est représenté. Les plus jeunes sont au leurre, les moucheurs ont les équipements les plus sophistiqués, et les plus anciens pêchent au vairon. Nous croisons aussi les riverains, qui suivent du regard le 4×4 remonter les pistes au ralenti, des chasseurs, deux biches et un faon.

Fabrice est responsable développement de la police de la pêche et des atteintes aux milieux aquatiques au sein de la fédération de Savoie depuis 2008. Les missions de Fabrice sont bien plus étendues que la garderie. Cette année, il a consacré du temps à faire évoluer la réglementation de la pêche, à suivre les procédures de dédommagements à la suite de procès-verbaux, en collaboration avec les AAPPMA et les institutions publiques, et à assurer le suivi des sècheresses et des atteintes aux milieux.

Dans cette fédé, ils n’ont pas de garde à temps plein, en revanche, les salariés sont assermentés et peuvent ainsi tous réaliser quelques opérations de contrôle. Ce jour-là, Jules, en alternance dans un BTS Gestion et Protection de la Nature réalisait ainsi sa première journée de contrôle.

Fabrice (à droite) et Jules ( gauche) de la fédération de pêche de Savoie/

Puis, il y a les gardes bénévoles des AAPPMA, bien entendu. Nous avons d’ailleurs croisé Jean-Michel personnage chaleureux, retraité de la gendarmerie, qui voulait constater avec Fabrice la mortalité dans un ruisseau à la suite de l’incendie d’une concession automobile et l’intervention des pompiers. Nous arpentons le cours d’eau, quelques photos des victimes, un message à l’agent de l’OFB, et un formulaire de signalement sera dressé lundi ; la journée a été bien chargée.

La saison de pêche en première catégorie se clôture, mais pour la fédé le travail ne s’arrête pas là. A cette période, ils sont en pleine saison de terrain ; des pêches d’inventaire en routine, et des pêches de sauvetage, qu’ils réalisent avant des travaux en rivière par exemple. Nous repartons avec la conviction d’avoir rencontré des personnes investies pour leur territoire, avec une connaissance fine du terrain, et un bagage scientifique solide et utilisé à bon escient.


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